Ben Laden et le monde
NOKE SIMON FRANCIS, Doctorant en Littérature et Civilisations africaines, Université de Yaoundé I. A l'heure où tout semblait enfin s'apaiser, le monde songe en ces jours mêmes à replonger dans ses vieux travers. Une nouvelle guerre vient d'être déclarée. A qui? Et l'on s'interroge.... A quand un autre 11 septembre et où? Le plus surprenant c'est que plusieurs pays semblent aujourd'hui sur la ligne de mire: la France sarkozysée et les USA Obamisés. Croire que nous avions mis tant d'espoirs en ces hommes qui nous déçoivent au fil des jours. Ces derniers plongent encore plus le monde dans son immonde innéiste. Le monde a peur. Et la vengeance court dans les airs comme la preuve irréfutable que rien ne reste impuni, mais rien vraisemblement. Les médias, le plus drôle de l'histoire, s'en donnent à coeur joie. Comme s'ils n'attendaient et n'espéraient que le malheur pour se trouver une raison de vivre une vie qu'ils ne refusent jamais pourtant d'innoculer avec des poisons encore plus virulents. Ben Laden est mort, Ben Laden is Dead. C'est le message que passe en boucle le nouveau monde qui s'est lié indubitablement au langage du français et de l'anglais. C'est un cocktail molotof qui fera long feu. Le monde prépare, aux côtés des hommes prenant les allures des demons, l'armaggedon. Contre qui luttera cette nouvelle armée? Sous les commandes de qui? Et bien, pense t-on, nous voudrions être de ceux là qui connaitrons les bienfaits du ravissement. Emportés dans les terres célestes, nous contemplerons les ruines du monde que certains se donnent la peine de fouler à leurs pieds. Ben Laden, et de nombreux Ben Laden surgiront de nulle part confortés par l'idée de vengeance. Confortés par l'idée de retablir un cycle de la vie qui est mort de monotonie durant des siècles où l'on voit tous les jours se dessiner à travers des races et des races d'hommes de nouvelles générations d'établisseurs et de reproducteurs sociaux. La course sera longue. Les peines seront grandes. Qui pourra se moquer de la mort d'un homme fusse soit-il, le plus grand des criminels qu'a connu le monde? Encore faudra-t-il encore se demander pourquoi un jour, il eut le 11 septembre. A présent, nous les habitants de la terre perdue, nous les populations des favelas, des no-man's land, n'avons plus d'autre alternative que de prier, pour que rien de ce qu'on voit ne vienne chez nous. Assurément, et à présent, des nouveaux Ben Laden vont continuer à lutter pour que vous cesser de comprendre qu'au mal on ne rend pas le mal. Il faut donc croire que les nouveaux dirigeants du monde, affranchis des sectes et des lobbies, tiennent compte de la richesse humaine du monde. Il faut qu'on espère à l'aptitude des hommes à résoudre des problèmes qui surpassent et transcendent les haines et les vengeances. Il faut que la terre puisse être arrosée de paix et de compréhensions. C'est vers les peuples déshabillés, ceux que d'autres présentent aujourd'hui la nudité, que tous nous devrions trouver la sagesse d'espérer et de croire en l'aptitude du monde de faire monde et de semer des graines qui germirons dans les coeurs pour produire des récoltes abondantes pour tous et pour chacun.